Le facebook de la Cie Alban dans la Boîte
Pérégrination solitaire
Résidence de recherche et d’expression artistique pour un danseur seul dans la nature.
Durée : de 1 à 6 jours.
Lieu : En extérieur, milieu naturel ou semi-naturel, public ou privé, susceptible d’être visité par un public averti ou non.

Sur la Terre, un voyage vers l’étrange, un pèlerinage à travers la Nature et vers soi-même, dans des allées et venues compliquées et incessantes. Quelques jours pour interroger un environnement naturel (ou semi-naturel), être à son écoute, baigner dedans 24h/24. Danser. Boire ? Manger ? Parler, chanter, jouer… regarder. Dormir.
Vivre le lieu et concrétiser dans la danse. Le public, averti (c’est à dire habitué aux propositions artistiques, mais aussi dans le sens de mis dans la confidence de ma présence) ou juste en balade dans le(s) lieu(x) de ma pérégrination, sera susceptible de me rencontrer, dansant ou non, de près ou de loin, et d’avoir un échange avec moi.

Pérégrination, le diaporama

« Pérégrination :
Voyage, déplacement en divers endroits suivant un itinéraire compliqué.
Étymologie : « Voyage à l’étranger », « La vie terrestre », « Pèlerinage », « Allées et venues, déplacements incessants. »

Note d’intention

Je ne sais pas ce que je vais trouver. Peut-être rien… La nature me parlera-t-elle ? Je dois essayer, c’est mon point de départ le plus concret jusqu’à présent ! Aussi bien, tout sera plus clair après une première fois.
Jusqu’à maintenant, partant des formes spectaculaires conventionnelles, j’essayais de les simplifier, de les épurer. Aujourd’hui, il m’est nécessaire, dans mon travail de danseur, de prendre appui sur ce qui est par nature simple et pur et d’en proposer une traduction.
Il m’est apparu comme une évidence que je devais partir de ce que je connaissais, de ce que je comprenais et pouvais maîtriser. En l’occurrence, mon amour de la nature, ma volonté, ma résistance aux privations, mon instinct. La danse est le mode d’expression de l’homme qui ne sait mentir ; elle en est, de fait, le meilleur des langages pour échanger avec Mère Nature. J’espère obtenir sa confiance…
Sans doute aurai-je faim, froid et peur. Peut-être parlerai-je avec les promeneurs qui tomberont sur moi au cours de leurs propres pérégrinations. Qu’allons-nous nous dire ? Comment nous percevrons-nous mutuellement ? Qu’allons-nous nous renvoyer les uns les autres ?

Fiche technique

Rien, ou presque…
Un vêtement créé spécialement pour l’occasion me permettra à la fois de m’adapter aux contraintes de déplacement et de mouvements dansés, mais aussi aux contraintes climatiques et au fait que je dormirai dehors. J’envisage de me charger d’une couverture supplémentaire et d’une musette contenant un peu de nourriture (le minimum), un couteau et de quoi allumer du feu (si possible dans le lieu qui m’accueille). Un bâton de pèlerin.

Quel sens donner à ma démarche ?

Ma démarche porte plus de questionnements que de certitudes. Mais je crois pouvoir affirmer mon attachement à un certain nombre de valeurs qui, par leur universalité, ont un caractère “politique”.

Ces valeurs sont

  • retrouver le sens du collectif (l’isolement est un bon moyen d’avoir envie des autres).
  • re-localiser l’action artistique à l’heure où le “cursus idéal” d’un artiste l’amène à rêver d’une carrière internationale.
  • porter un éclairage sur ces sociétés, souvent nomades, dites primitives, qui peuplent cependant aujourd’hui la même planète que nous, et ce, malgré le souci appliqué de nos sociétés à imposer à tous depuis 10 000 ans la marche vers “le progrès”. Je pourrais éventuellement être à la limite de la situation du gorille au zoo…
  • appliquer ma vision décroissante de l’avenir, en réduisant au maximum (et peut-on faire moins que ça ?) l’impact énergétique de mes créations.
  • trouver dans le jeûne partiel et l’immersion dans le milieu naturel, l’expérience d’une modification de perception sensorielle et d’état de conscience. Danser dans cet état.
  • proposer un autre rapport au public, dans un espace-temps insolite, dans lequel il n’y a pas d’heure, pas de lieu précis, et la possibilité, pour chacun, de choisir son point de vue, sa manière de réagir, en toute liberté. Cette liberté est offerte par une absence de codes pré-établis.
  • trouver au sein de notre Mère à tous (la Nature bien sûr) la force, la voie, l’inspiration, le plus beau décor qui soit !