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Stage de Contact Impro. Photo Joël Bellec
Stage de contact-impro
Photo Joël Bellec

Improvisation ou création instantanée

c’est un aspect élémentaire (élément-Terre) de l’expression artistique au même titre que savoir parler doit servir essentiellement à exprimer son point de vue, danser est d’abord l’expression de soi par le langage du corps. Si cela éveille bien des peurs, il n’y a pas de plus grand plaisir que de mettre son corps en mouvement, relié à son imaginaire, l’espace, les autres, tous les sens en éveil. Les mouvements étant libres, générés à partir de consignes simples, la démarche est nommée improvisation, mais n’est rien d’autre qu’un acte de création. Un geste offert dont le spectateur reçoit toute la charge, quelque soit le niveau du « technique » danseur.

Contact-impro

Comme son nom l’indique, il s’agit de découvrir différentes façons de rentrer en relation dansée avec un ou plusieurs partenaires. Et ce, dans l’attention constante à préserver l’espace vital d’expression de chacun, tout en dynamisant les possibilités d’échanges. Le travaille proposé par Alban est un savant mélange de l’esprit d’origine de Steve Paxton et de sa pratique personnelle des arts martiaux chinois.
Voici comment Steve Paxton tentait de définir le contact-impro : « Le point fondamental pour les danseurs est de rester en contact physique ; s’offrant mutuellement des appuis, innovant, ils méditent sur les lois physiques liées à leur masses : gravité, l’impulsion, l’inertie et la friction. Ils ne s’efforcent pas d’obtenir des résultats mais bien plutôt cherchent à accueillir une réalité physique constamment changeante par une manière appropriée de se placer et de diriger leur énergie. » (source : wikipédia)

L’expérience proposée est de retrouver le lien avec son corps de manière ludique et intuitive, dans l’ouverture aux autres, en s’appuyant sur la respiration, l’ancrage, la fluidité et la suspension. Trois mots clef : Liberté, Respect et Bienveillance. Une idée du travaille proposé : ici.

Le rapport à la musique :

La démarche créative passe par un certain rapport au monde. Rapport à la Terre, à la vibration musicale, à la respiration et au rythme. Si un accompagnement musical adapté apporte tous ces éléments, on peut les retrouver également dans le silence, dans la musicalité intérieure et gestuelle ; le souffle qui nous anime.

Quel public ?

Ces approches sont adaptables à tous les publics. Nous les décrivons ici de manière générale. Elles peuvent prendre des formes plus ou moins complexes selon le l’âge, les capacités physiques, l’expérience et le temps dont disposent les stagiaires. Pour un public très jeune (des maternelles, par exemple), il s’agira d’approcher les fondamentaux de ces différentes pratiques. Les notions d’espace, de temps, de pulsation, de petit-grand, de lent-rapide, de prendre soin de soi et des autres, de ressentir son corps,…

Mais le public que nous visons particulièrement est celui qui ne connait plus son corps, qui a perdu de vue le lien essentiel que nous devons entretenir avec lui. Aujourd’hui, nous sommes tous plus ou moins porteurs de traumatisme inscrit en nous profondément. Nous sommes, de plus, issus d’une culture dans laquelle le corps n’a plus sa place. Ayant un handicape déclaré ou non, nous sommes tous prisonniers de blocages plus ou moins visibles.

La danse touche à la fois à la question du corps et du langage. La démarche serait de se réconcilier avec son corps qui souffre, qui a été maltraité ou qui porte une histoire douloureuse. Mais qui est aussi celui qui nous fait avancer, par lequel nous devons nous mettre en relation avec le monde, les autres, et nous-même. Il est notre maison, et toute ce que nous vivons s’y inscrit inexorablement.

A la hauteur des capacités de chacun, il s’agit de retrouver confiance en soi et en l’autre. Il est important me semble-t-il de souligner également que la danse, pour des personnes malades ou en difficulté, permet d’échapper un moment au rapport « médical » au corps, rapport quotidien qui inscrit l’idée que le corps du malade est son fardeau. Ainsi peut se ré-installer une « collaboration » plus forte entre le malade et son corps, une réconciliation, favoriser une forme de mieux être…

Cas particulier d’un travail avec un public mixte « valide » et « handicapé »- improvisation collective dans le cadre de la journée du handicape, au lycée jean Moulin de St Brieuc – mars 2017